Les prétextes ne manquent pas pour changer de SSD, et encore plus s'il s'agit toujours d'un HDD, mais comment faire pour éviter une réinstallation complète de son système, de ses applications et données ? Vous verrez qu'il existe des logiciels gratuits qui font trés bien le travail.
Que ce soit pour remplacer un disque vieillissant, pour profiter de meilleures performances, de plus d'espace disque ou tout simplement pour accompagner un changement de configuration, les occasions ne manquent pas pour changer son stockage principal. Prenons le cas le plus classique : Windows, vos applications et données sont installés sur un vieux SSD SATA 2,5" (ou pire, un disque dur !) et vous souhaitez migrer l'ensemble vers un SSD NVMe tout neuf que vous venez d'acquérir. Vous devriez logiquement réinstaller Windows, vos applications et transférer vos données vers un disque de stockage avant de les récupérer. Une opération pas très compliquée, mais assez longue et fastidieuse, d'autant plus qu'il vous faudra aussi réinstaller tous vos pilotes et les dernières mises à jour système. Il existe néanmoins deux solutions plus simples et plus rapides. La première, consiste à créer une image disque, plus communément appelée ghost (en référence à l'ancien logiciel Norton Ghost), en vue de la restaurer. Une solution simple qui impose néanmoins deux choses : la création d'un périphérique amorçable contenant le système de récupération ainsi qu'un périphérique de stockage pour sauvegarder votre image. Plus adapté et plus souple, le clonage disque ne nécessite aucun disque de sauvegarde et demandera tout au plus deux heures, installation du disque et configuration du BIOS/UEFI comprises.
Préparer le clonage
Si la plupart des configurations PC ne posent pas de problème, les cartes-mères proposant depuis longtemps plusieurs ports SATA, l'opération n'est pas toujours simple puisqu'il faut ouvrir son boîtier, récupérer un câble d'alimentation alors que tous nos câbles sont bien rangés, et avoir un câble SATA sous la main. Les choses se compliquent toutefois si tous vos ports sont occupés, si vous possédez un mini-PC ne disposant que d'un port M.2 NMVe déjà occupé ou un PC portable. Il existe heureusement des solutions peu onéreuses pour s'affranchir de ces obstacles. On trouve notamment tout un tas de solutions externes USB, qui ne posent plus de soucis pour cloner de nos jours. ROG propose par exemple le Strix Arion, un boîtier aluminium et doté d'une protection thermique et capable d'héberger un SSD M.2 NVMe, contre 50 à 60 € et qui une fois connecté en USB à votre PC, vous permettra de transférer vos données.
Un boîtier sexy dans lequel vous pourrez conserver après l'opération de clonage votre ancien SSD M.2 afin d'en faire une super clé USB. D'autres boîtiers similaires existent dès 30 €, mais prenez non seulement soin de vérifier la compatibilité avec les différents facteurs de forme M.2 (2230/2242/2260/2280), mais aussi le type de connexion en sortie pour éviter les mauvaises surprises (USB-C, USB-A, eSATA, etc.). Acteur majeur dans le domaine des boîtiers pour disques durs externes, Icy Box propose avec l'EZ-Adapter MB031U-1SMB, un boîtier à la fois compatible avec n'importe quel SSD au format SATA, mais également des SSD M.2 NVMe. De quoi recycler n'importe quel disque en périphérique de stockage externe. Il existe pour finir des stations d'accueil intégrant le plus souvent 2 baies compatibles avec les disques SATA 2,5" et 3,5" permettant de transférer vos données via l'USB, mais intégrant également une fonction de clonage autonome ne nécessitant aucun logiciel.
Clonage disque vs Clonage système, quelles différences ?
Il existe deux types de clonage. Le clonage disque revient à copier l'intégralité d'un disque vers un autre à savoir système d'exploitation, applications, pilotes et fichiers personnels. On distingue trois méthodes pour le clonage disque. La copie secteur à secteur, également appelé bit à bit, est la méthode la plus complète, mais aussi la plus longue en copiant à l'identique tous les secteurs, y compris ceux qui ne sont pas utilisés. Si votre disque est chiffré vja bitlocker par exemple, c'est la méthode à utiliser.
La copie des secteurs valides est identique à la différence qu'elle ne s'embarrasse pas des secteurs non valides et se montre donc plus rapide. Ces deux méthodes imposent toutefois d'utiliser un disque au moins aussi grand que le disque à cloner. Si vous souhaitez par conséquent cloner votre disque vers un disque plus petit, c'est la copie de tous les fichiers qu'il faudra privilégier puisque celle-ci analyse la structure du système de fichiers de la source afin de réorganiser les fichiers sur le disque de destination.
C'est la méthode la plus rapide, mais vous devrez vous assurer que la capacité du disque de destination soit suffisante pour accueillir vos données. Il suffit pour cela de vérifier le taux d'occupation de vos partitions via le gestionnaire de disques intégré à Windows. Le moyen le plus rapide est de taper « Partition » dans la zone de recherche du menu démarrer et de sélectionner l'option Créer et formater des partitions de disque dur. A noter que n'importe quel logiciel de partitionnement disque permet également de le faire.
Un nettoyage avant tout
Avant de cloner son disque, nous vous recommandons d'effectuer un nettoyage système pour libérer de l'espace disque. Ce qui permet à la fois de réduire le temps de clonage, mais aussi d'avoir un système débarrassé de son superflu.
Il est possible d'effectuer un nettoyage manuel, mais cela demandera à la fois du temps et de l'application. Parmi les plus grosses sources de données superflues, citons les différents caches de notre bien aimé navigateur web qui permettent certes d'économiser de la bande passante en accélérant le chargement des pages web (feuilles de style, scripts, formulaire de saisie, images, historique de navigation, préférences de site, etc.) et de rendre la navigation plus confortable, mais qui grossissent également très vite suivant nos usages web.
Et vider ces derniers est généralement une tâche que nous oublions et effectuons peu souvent au point de se retrouver avec plusieurs gigaoctets de données superflues, mais pourtant facile à réaliser via la section vie privée et sécurité située dans les paramètres du navigateur web.
Les fichiers temporaires de Windows peuvent également occuper très rapidement beaucoup d'espace disque puisque ces derniers contiennent des informations que Windows a utilisées à un moment donné, mais dont il n'a plus besoin. Vous pourrez soit passer par le Nettoyage de disque intégré à Windows (Win + R et cleanmgr), soit vous, déplacer dans le dossier C:\Windows\Temp et tout supprimer manuellement au risque de voir quelques erreurs apparaître, mais pouvant être ignorées. Parmi les autres sources de superflu, le fichier C:\Windows.old contient toutes les informations liées aux dernières mises à jour de votre système et permet une restauration en cas de problème. Nous vous conseillons par conséquent de conserver ce fichier quelques jours, jusqu'à ce que vous soyez sûr que tout fonctionne correctement après une récente mise à jour système. Le répertoire Downloads permet lui aussi de libérer pas mal d'espace disque, car il n'est pas rare de télécharger et d'installer des logiciels en oubliant de supprimer l'assistant d'installation.
Profitez-en d'ailleurs pour faire du nettoyage système un réflexe sans tomber dans l'obsessionnel, une fréquence de nettoyage d'une fois tous les deux mois étant largement suffisant. Vous pourrez ainsi libérer jusqu'à plusieurs gigaoctets de données. Et si vous préférez passer par un logiciel de nettoyage, Bleachbit (https://www.bleachbit.org) est notre unique référence: un outil simple, gratuit, efficace et léger supportant à la fois Windows et Linux et qui existe en version portable. Nous vous recommandons de cocher la case Écraser le contenu des fichiers pour empêcher leur récupération dans les préférences de Bleachbit. Les données n'étant jamais véritablement supprimées, cette option est particulièrement utile pour le clonage disque, car elle diminuera le volume de données à copier et réduira sensiblement le temps de clonage. Pour le reste, assurez-vous de bien connaître vos différents identifiants et mots de passe avant de vider les caches de votre navigateur web et ignorez la section Analyse approfondie, qui concerne les systèmes Mac et Linux. Une fois les choix de nettoyage effectués, l'option Prévisualiser vous donner un aperçu complet de l'espace disque potentiellement récupérable avant d'exécuter le nettoyage. Bleachbit offre en outre la possibilité via l'option winapp2.ini, d'ajouter des nettoyeurs développés par la communauté permettant d'aller plus loin dans le nettoyage système en ajoutant de la complexité au logiciel qui sera alors à manipuler avec une extrême précaution. Prenez en effet le temps de consulter la documentation, mais aussi de consulter la communauté des utilisateurs avant de commettre l'irréparable.
D'autres logiciels existent, à l'image du populaire Ccleaner, mais ce sont le plus souvent des freemium avec des fonctionnalités à l'utilité discutable, notamment le nettoyage avancé de la base de registres Windows qui peut causer des dommages irréversibles, en plus d'installer des logiciels indésirables si vous survolez l'assistant d'installation en ne prenant pas garde de décocher certaines options peu visibles, certains d'entre eux allant jusqu'à collecter vos données personnelles.
Cloner son système
S'il existe de nombreux logiciels gratuits et populaires à l'image d'AOMEl Backupper Standard et Macrium Reflect Free, ces derniers ne supportent pas tous les systèmes de fichiers et se limitent au clonage disque. Beaucoup moins connu, Disk Genius (www.diskgenius.com) est pourtant ce qui se fait de mieux gratuitement même si l'interface est peut-être moins jolie, car outre les possibilités classiques de clonage disque offertes, il permet aussi de gérer/ redimensionner vos partitions, de convertir un disque dynamique vers un disque classique, de convertir un MBR vers GPT, de sauvegarder votre table de partitions, de récupérer des données ou des partitions effacées, de réparer des secteurs défectueux, de sauvegarder/restaurer votre système à l'aide d'une image disque, de surveiller l'état de vos disques à l'aide de la technologie SMART, de modifier les entrées du gestionnaire de démarrage qu'il soit de type BIOS ou UEFI, ce qui peut s'avérer très utile si vous hébergez plusieurs systèmes, de créer un environnement virtuel VMWare ou VirtualBox de votre système, il supporte un large éventail de système de fichiers (Linux y compris) et propose même un outil de migration système. A la différence du clonage disque, ce dernier ne copie que la partition système de Windows, les partitions liées au système (la partition EFI dans la cas d'un disque GPT, MBR dans le cas d'un disque BIOS, et la partition de récupération système). Si vous avez donc une ou plusieurs partitions supplémentaires, contenant par exemple vos données personnelles et vos applications, elles ne seront pas transférées. Mais si vos applications et données personnelles se trouvent au contraire sur le disque système, cette méthode de clonage est à privilégier si votre disque n'est pas chiffré et que votre disque de destination est plus petit.
Pour cela, rien de plus simple puisqu'il suffit de cliquer sur le bouton OS Migration pour lancer l'assistant de clonage qui vous demandera d'indiquer le disque de destination dans la liste proposée, Disk Genius détectant automatiquement les disques disponibles. Une fois votre choix validé, une nouvelle fenêtre résumant tous vos choix s'affiche. Cochez la case Prevent System From Sleeping During Execution pour éviter que la mise en veille automatique ne vienne troubler le clonage. Si votre ordinateur utilise l'UEFI, n'oubliez pas de cocher la case Automatically set to boot from migrated target System, pour que votre ordinateur démarré automatiquement à partir du disque cible. Si vous voulez continuer à démarrer à partir du disque d'origine, laissez cette option non sélectionnée. Cette option ne concerne toutefois que les utilisateurs ayant connecté le disque cible directement dans le PC. Si comme nous, vous utilisez un adaptateur externe pour connecter le disque cible, il n'est pas utile de cocher quoi que ce soit puisqu'une fois le disque cloné, il suffira d'installer le nouveau disque dans votre PC avant de modifier les paramètres de démarrage de votre BIOS ou UEFI pour démarrer à partir du nouveau disque.
Une fois les modifications appliquées, vous aurez le choix entre choisir une méthode de clonage à chaud ou bien redémarrer dans le mode WinPE. Si vous choisissez la première option, vous devrez respecter quelques contraintes à commencer par installer Disk Genius ailleurs que sur votre disque système. Ensuite, vous devrez fermer toutes les applications tournant en tâches de fond, y compris votre antivirus et il faudra également veiller à n'utiliser aucune application pendant le clonage. Si cette méthode fonctionne assez bien, nous lui préférons la méthode WinPE qui présente l'avantage de cloner un système n'ayant aucune fonction et application en cours de fonctionnement, ce qui nous paraît bien plus sûr. Vous devrez en revanche préinstaller Windows ADK disponible sur le site de l'éditeur Disk Genius, pour créer l'environnement WinPE en prenant soin de bien installer la version compatible avec votre version de Windows.
Un simple clic droit sur l'icône Ce PC dans l'explorateur Windows vous permettra d'ouvrir les propriétés afin de vérifier la version utilisée en cours. Une fois le processus de clonage terminé, vous n'aurez plus qu'à désinstaller votre ancien disque avant de redémarrer votre système
Que faire de mon ancien disque ?
Si vous libérez un SSD ou un HDD après clonage vers un nouveau modèle, est-il encore sage de l'utiliser pour sauvegarder des données après plusieurs années d'utilisation ? D'excellents outils existent à l'image de CrystalDisklnfo (https://crystalmark.info), GSmartControl (https://github.com/ashaduri/gsmartcontrol) ou encore HDDScan (https://hddscan.com) qui sont gratuits et souvent un peu plus complets que les logiciels constructeurs comme Samsung Magician.
Ils s'appuient sur les informations SMART du disque pour dresser un diagnostic détaillé de l'état de santé de vos disques. Vous aurez ainsi un rapide aperçu sur le nombre d'heures de fonctionnement, la température de fonctionnement qui peut indiquer au passage une mauvaise ventilation du boîtier PC ainsi que l'état de vos disques grâce à un code couleur : bleu pour un disque en bon état, jaune pour vous encourager à être prudent, certains seuils d'attributs ayant été dépassés, et rouge pour indiquer une défaillance matérielle avérée. Si la liste des attributs SMART est incompréhensible pour beaucoup et moins utile pour les SSD que les disques durs, détaillons rapidement quelques attributs parmi les plus importants à surveiller: le nombre de secteurs réalloués SMART ID 5 (0x05), le nombre de secteurs instables en attente de réallocation SMART ID 197 (OxC5), le nombre d'opérations de réallocation SMART ID 196 (OxC4), le nombre total d'erreurs incorrigibles d'un secteur SMART ID 198 (0xC6), le taux d'erreurs de lecture SMART ID 1 (0x01), le nombre d'opérations interrompues à cause d'un timeout du disque dur SMART ID 188 (OxBC), et le nombre d'essais de relancement de la rotation SMART ID 10 (OxOA). Notez que l'affichage de ces attributs dépendra du type de disque, certains d'entre eux s'appliquant aux disques mécaniques alors que d'autres ne s'appliquent qu'aux SSD. Partageons également quelques conseils rapides qui vous aideront à mieux interpréter les attributs SMART. Value caractérise la valeur actuelle normalisée de l'attribut et plus cette dernière est élevée, mieux c'est. Worst caractérise la pire valeur normalisée que le disque ait enregistrée depuis sa mise en service et enfin, Threshold représente le seuil limite en dessous duquel la valeur normalisée sera considérée comme anormale. Notez enfin que si le type d'attribut est Pre-fail, cela signifie qu'une défaillance matérielle est imminente ou bien que le nombre d'heures de fonctionnement de votre disque est bien trop élevé.
